ED 396 - Soutenance de Mme MOLLIER GAILLARD Claire
Publié le 25 septembre 2020–Mis à jour le 2 décembre 2024
Les différences de genre face à la compétition au plus jeune âge : une analyse expérimentale dans des écoles
Date(s)
le 26 novembre 2024
à 15H00
Lieu(x)
Bâtiment Pierre Grappin (B)
Université Paris Nanterre Bâtiment B - Pierre Grappin - Salle 015 Renée REMOND
Mme Claie MOLLIER GAILLARD, présente ses travaux en soutenance en vue de l'obtention du diplôme Doctorat Sciences Economiques
Section CNU : 05 - Sciences économique
Unité de Recherche : EconomiX
Directeur : Tarek JABER LOPEZ, Chargé de recherche - HDR
Membres du jury
M. Mathieu LEFEBVRE, Professeur des Universités, Université de Strasbourg
Mme Sabrina TEYSSIER, Directrice de recherche, Institut National de Recherche Agriculture.
Mme Marie-Pierre DARGNIES, Maître de conférences, HDR Université Paris 9
Mme Johanna ETNER, Professeur de Universités, Université Paris Nanterre
M. Nicolas JACQUEMET, Professeur des Universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
M. Tarek JABER LOPEZ, Chargé de Recherche – HDR, Université Paris Nanterre
Résumé
Cette thèse s’inscrit dans un contexte de prise de décision individuelle, influencée par la comparaison sociale. L’ensemble des chapitres se construisent autour de l’impact des pairs dans les stratégies en termes de compétition, redistribution ou encore d’utilisation d’application de suivi de pas. Le premier chapitre mobilise une expérience en laboratoire pour explorer la réaction des hommes et femmes après une défaite. Les sujets performent une tâche mathématique pendant quatre étapes (sous forme de tournoi et de paiement à la pièce) et doivent choisir si il.elle.s souhaitent répéter la compétition. Une attention particulière est portée sur le rôle du genre de l’opposant.e dans cette décision ainsi que l’écart de points entre les adversaires. Dans notre environnement compétitif, nous ne faisons pas état de différences de genre : les hommes et les femmes semblent prêt.e.s à répéter la compétition de manière équivalente et indépendamment du genre de leur adversaire. Ce résultat est à nuancer cependant avec deux facteurs significatifs : le résultat de la précédente compétition (victoire ou défaite) et les attentes des participant.e.s, notamment si il.elle.s sont déçu.e.s de leurs précédents résultats. Par ailleurs, nous montrons que les hommes sont significativement plus enclins à surpasser une femme après une défaite, comparé à un homologue masculin. Le second chapitre s’interroge sur la perception des inégalités en présence de comparaisons intergroupes. Plus spécifiquement, dans quelle mesure les individus ont tendance à minimiser les inégalités vécues quand ils observent des disparités plus prononcées dans un autre groupe. Dans cette expérience de laboratoire, les sujets d’un même groupe reçoivent différentes allocations et l’étude se concentre sur le comportement redistributif du plus riche. Les traitements permettent de divulguer : aucune information, l’allocation du plus riche, du plus pauvre, le niveau d’inégalités ou le choix de ne pas redistribuer dans l’autre groupe. Mes résultats démontrent que la révélation d’un niveau d’inégalités plus important dans un autre groupe atténue significativement la volonté de réduire les inégalités à l’intérieur de son propre groupe. Le troisième chapitre bénéficie de la collaboration avec la start-up de suivi de pas WeWard pour l’implémentation d’un Essai Randomisé Contrôlé (ERC) auprès de plus de 20 000 utilisateur.rice.s. Ce chapitre teste l’efficacité de différents types et durées de rappels sur l’engagement envers l’application et les habitudes de marche. Nous envoyons 3 nouveaux types de messages, soulignant chacun un aspect comportemental précis : les coûts irrécupérables, la comparaison avec ses propres performances ou avec celles de pairs. Les résultats montrent que recevoir des messages portant sur les performances des pairs augmente l’utilisation de l’application. En revanche, aucun traitement n’affecte le nombre de pas marchés. Enfin, nous analysons les comportements de marche et stratégies d’utilisation de l’application de près de 14 000 utilisateur.rice.s WeWard dans un quatrième chapitre. Nos données révèlent que, malgré le fait qu’elles déclarent marcher plus dans des études déclaratives, les femmes marchent quotidiennement et hebdomadairement moins que les hommes. Cependant, les utilisatrices semblent ouvrir plus régulièrement l’application. Ce constat suggère que les femmes sont moins engagées à pratiquer une activité physique mais restent dévouées à enregistrer leurs nombres de pas. Cette tendance pourrait même expliquer les différences de genre enregistrées : les femmes enregistrent mécaniquement plus de faibles nombres de pas comparé aux hommes. Ce chapitre souligne l’importance de prendre en compte non seulement le niveau d’activité physique mais aussi les mécanismes par lesquels elle est enregistrée, en particulier dans le contexte des interventions numériques en matière de santé.
Mots clés : expérience,inégalités,genre,comparaison