Mme Emmanuelle FAURE présente ses travaux de soutenance
CNU : 05 – Sciences économiques
Directeur de thèse :
Mme Valérie MIGNON, Professeur des Universités
Membres du Jury :
M. Michel DIMOU, Professeur des Universités, Université Toulon
M. Camélia TURCU, Professeur des Universités, Université Orléans
Mme Nadine LEVRATTO, Directrice de recherche, CNRS.
M. Sébastien BOURDIN, Professeur des Université, EC MIGT Normandie Groupe la Havre Caen.
M. Denis CARRE, Directeur de recherche, Université Paris Nanterre
Mme Valérie MIGNON, Professeur des Universités, Université Université Paris Nanterre
Résumé
En traitant des phénomènes d'agglomération et de concentration des activités économiques, la Nouvelle Économie Géographique insiste sur la nécessité de dépasser les avantages de première nature pour expliquer la localisation de celles-ci et, in fine, les inégalités de performances territoriales. Cela est particulièrement pertinent pour les régions européennes et les membres de la zone euro, qui utilisent des outils de politique économique communs. Pour ces pays, la convergence économique influence directement l'efficacité des politiques mises en place. Les phénomènes d’économies d’agglomération, les effets de débordement spatial et la dépendance au sentier en matière de spécialisation ont conduit les économistes à revoir leur compréhension des mécanismes sous-jacents au développement économique. Ils mettent désormais un accent particulier sur les relations de proximité entre les acteurs économiques et sur les effets macro-territoriaux. Cette thèse traite de la question des effets macro-territoriaux du développement économique en portant une attention particulière au secteur industriel ainsi qu’aux notions de proximité géographique et socio-économique entre les agents. Le premier chapitre propose un diagnostic des déséquilibres globaux entre les pays de la zone euro sur la période 1997-2018. Un modèle d’économétrie de panel nous permet de tester l’impact des compétitivités coût et prix, du niveau de développement ou encore des déficits jumeaux en tant que déterminants des écarts de comptes courants entre les pays membres. Malgré des signes de convergence réelle de la part de pays comme l'Espagne et l'Italie au début de la période, les résultats font état de l'échec du processus sur l'ensemble de la période puisqu'une part importante des différences de comptes courants est due à des niveaux de développement hétérogènes. Si une partie de ces divergences peut être imputée à des facteurs qui échappent au contrôle des autorités européennes, celles-ci peuvent néanmoins influencer les politiques fiscales redistributives ou l'investissement pour favoriser la convergence. Le deuxième chapitre s’intéresse à l’effet de la proximité cognitive entre les entreprises comme déterminant de la propagation des knowledge spillovers, en mettant l’accent sur le secteur industriel français entre 2016 et 2021. À ce titre, nous mobilisons des données d’entreprises ainsi que les notions de variétés reliées et non reliées, puis estimons un modèle d’économétrie spatiale pour prendre en compte l’autocorrélation spatiale présente dans les variables. Nos résultats soulignent que c’est l’association de proximités cognitive et géographique entre les entreprises qui est le moteur de la performance économique des territoires, sans toutefois mettre en évidence une spécificité de ces proximités au sein du secteur industriel métropolitain. Enfin, le troisième chapitre se penche sur l’évaluation macro-territoriale d’une politique industrielle qui mobilise ces proximités entre les acteurs du secteur privé, mais aussi du secteur public : la politique des pôles de compétitivité (PPC). Les politiques de soutien à l'emploi industriel peuvent avoir un impact sur les performances économiques d'un territoire, et il est pertinent de se demander si, au-delà d’être de bonnes politiques industrielles, elles peuvent aussi être de bonnes politiques territoriales. Pour ce faire, nous mobilisons la méthode shift-share, qui nous permet d’estimer l’effet dit “local” d’un territoire pendant la période de mise en œuvre des PPC au niveau des zones d’emploi de la France métropolitaine. Nous cherchons ensuite à estimer l’impact de cette politique sur les performances économiques locales des territoires. Bien que les premiers résultats montrent que les territoires abritant un pôle de compétitivité présentent des taux de croissance de l'emploi plus élevés, les analyses économétriques ne parviennent pas à démontrer que la présence d’un pôle soit le facteur moteur de ces différences.
Mots clés
économie régionale, industrie, proximité, macroéconomie,