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ED 396 - Soutenance de M. ANH TUAN NGUYEN

Publié le 2 décembre 2021 Mis à jour le 24 novembre 2025

Préférences Individuelles et Décisions d’Adoption de l’Agriculture Biologique dans des Contextes Incertains

Date(s)

le 4 décembre 2025

à 14h00
Lieu(x)

Bâtiment Pierre Grappin (B)

Bâtiment B - Pierre Grappin Salle B016 Pierre Ricoeur
M Anh Tuan NGUYEN, présente ses travaux en soutenance en vue de l'obtention du diplôme Doctorat Sciences Economiques

Section CNU : 05 – Sciences économiques

Directeur de thèse : M. Van Phu NGUYEN
Unité de Recherche : EconomiX



Membres de jury

Mme STENGER-LETHEUX Anne, Directrice de Recherche, Institut de Recherche Agricole 
Mme Angela SUTAN, Professeur HDR, ESSEC
M. Éric DARMON, Professeur des Universités, Université Paris Nanterre
M. Marc WILLINGER, Professeur des Universités, Université de Montpellier
M Phu NGUYEN VAN, Directeur de Recherche, Université Paris Nanterre

Résumé :

Le passage à l’agriculture biologique promet des grains environneumentaux et des opportunités de marché, mais la conversion demeure rare chez les petits exploitants. Coûts de transition, incertitude des rendements et frictions de coordination retiennent des ménages prudents dans le conventionnel. Cette thèse étudie comment préférences individuelles et politiques ciblées déterminent l’intention de conversion (ITC) — part des terres allouées au bio — et la volonté d’accepter un soutien (WTA), via une méta-analyse, une théorie des préférences avec expériences de terrain, une évaluation quasi expérimentale et un équilibre général reliant production et consommation. Chapitre 1. La synthèse internationale montre que le capital humain (éducation, expérience, conseil) favorise l’adoption, et que l’aversion au risque la freine; effets robustes. Chapitre 2. Un modèle CRRA-ambiguïté lissée est couplé à une mesure de risque, d’ambiguïté, de préférences temporelles et de confiance auprès d’agriculteurs vietnamiens. Les producteurs plus tolérants au risque et à l’ambiguïté, insérés dans des réseaux de confiance, allouent davantage de terres au bio. Les résultats sont cohérents avec une lecture causale. Des simulations montrent que tolérer l’incertitude accroît la valeur d’apprentissage et accélère les premiers hectares, y compris avec certification partielle et accès au marché incomplet. Chapitre 3. Deux interventions sont évaluées via une discontinuité spatiale fuzzy. Les campagnes d’information clarifient certification et débouchés, réduisent le risque perçu, augmentent l’ITC et abaissent la WTA. Des bonus collectifs amplifient ces effets en coordonnant attentes et efforts locaux. Les impacts sont plus forts dans les zones où le bio est peu présent, ce qui plaide pour cibler des régions frontières. La baisse de WTA rend des projets cofinancés plus réalistes et renforce l’incitation des entreprises à investir dans intrants, certification et débouchés. Chapitre 4. Un cadre relie orientation prosociale (SVO), coopérativité et capital social. Prosocialité, apprentissage par l’expérience et confiance priment à la marge extensive et lèvent l’ambiguïté initiale. Quand la conversion s’étend, la coopérativité devient centrale pour la surveillance, le partage des coûts et l’assurance mutuelle; des réseaux très denses peuvent cependant ancrer des normes conventionnelles et freiner les grandes réallocations. Ces résultats éclairent pourquoi les bonus collectifs corrigent la coordination tandis que l’information traite l’incertitude des débuts. Les politiques doivent reconnaître ces marges hétérogènes: amorcer par confiance et apprentissage, étendre via capacité coopérative et gouvernance crédible. Chapitre 5. Un modèle CES-CRRA relie production et consommation et met en évidence un rebond pro-environnement paradoxal: l’expansion du bio peut, via effets de revenu, de substitution et de « moral licensing », stimuler la demande conventionnelle et atténuer les gains écologiques. Sans tarification corrective, le rebond peut être notable; une ingénierie tarifaire — surcharges de TVA sur paniers conventionnels et éco-schémas à somme nulle — le limite tout en préservant le bien-être. Au total, 1) préférences sous risque et ambiguïté, 2) capital social et motivations prosociales, et 3) information ciblée et incitations en réseau apparaissent comme leviers complémentaires pour accélérer la conversion. Des stratégies efficaces combinent investissements en capital humain et dispositifs d’information avec incitations collectives lorsque le foncier est fragmenté, priorisent les régions frontières pour maximiser l’apprentissage et déploient des instruments qui contiennent le rebond. En alignant ressorts comportementaux, institutions et conception des marchés, la thèse propose un plan d’action pour diffuser le bio dans des contextes incertains dominés par la petite agriculture. Des vérifications de robustesse étayent l’identification et la portabilité.
 

Mots clés : préférences de risque, préférence pour l'ambiguïté, adoption de l'agriculture biologique, préférence temporelle, modèle de régression discontinue, équilibre général

Mis à jour le 24 novembre 2025