Version française / Soutenances / Prochaines soutenances
- Soutenance de thèse/HDR,
- Recherche - EOS,
ED 396 - Soutenance de M.BRIZZI Alexandro
Publié le 2 décembre 2021
–
Mis à jour le 30 octobre 2025
Une « famille du travail ». Les politiques sociales de Fiat (1918-1963)
Date(s)
le 10 novembre 2025
à 14h00
Lieu(x)
Ecole Normale Supérieur de Pise - Italie
M Alessandro BRIZZI, présente ses travaux en soutenance en vue de l'obtention du diplôme Doctorat Lettres et Sciences Humaines
Section CNU : 22–
Unité de Recherche : IDHES Institutions et Dynamiques Historiques de l'Economie et de la Société
Mme Laura CERASI , Professeur d’enseignement supérieur, CA Foscari Université de Florence de Venice
M. Ferruccio RICCIARDI, Chargé de Recherche -HDR CNRS
Mme Valentina FAVA, Professeur d’enseignement supérieur, CA Foscari Université de Florence de Venice
M. Gregorio SORGONÀ, Professeur d'enseignement supérieur, Scuolo Normale Supériore PISE
Mme Ilaria PAVAN, Professeur d'enseignement supérieur, Institut for advenced Study
M. Xavier VIGNA, Professeur des Universités, Université Paris Nanterre
Résumé :
Cette recherche analyse les origines, les formes et les transformations des politiques sociales mises en place par Fiat entre la fin de la Première Guerre mondiale et le début des années 1960, en s’appuyant sur l’idée de la grande entreprise comme un « État-providence en miniature ». Ces politiques couvraient la santé, l’éducation, le logement, l’assurance et l’assistance, et s’adressaient aux salariés ainsi qu’à leurs familles. L’étude se déploie sur deux niveaux étroitement liés : l’univers interne de l’entreprise et l’environnement social et politique plus large. À l’intérieur de l’usine, l’attention porte non seulement sur les dirigeants, employés, contremaîtres et ouvriers, mais aussi sur les nombreuses figures chargées du fonctionnement des institutions sociales d’entreprise – médecins, infirmières, assistantes sociales, prêtres et employés administratifs – mettant en évidence à la fois la division du travail reproductif et les pouvoirs discrétionnaires présents au sein du lieu de travail. À l’extérieur, l’étude examine les interactions entre le système de welfare de Fiat et l’État, les syndicats, les partis politiques et l’Église catholique, en explorant les logiques à l’origine des différents modèles d’assistance, ainsi que leurs conflits et convergences. En se concentrant sur les mécanismes du welfare industriel et sur la politique de reproduction sociale, l’analyse situe Fiat à la fois comme baromètre et comme exception dans le capitalisme italien. Elle montre comment l’entreprise a assumé une part importante des coûts de la reproduction sociale – soins de santé, garde d’enfants, logement, loisirs – en synchronisant de fait la vie familiale et les réseaux urbains avec les rythmes de la production de masse. Dans le même temps, elle souligne que ce projet n’a jamais été totalement cohérent ni incontesté : les logiques managériales ont constamment rencontré celles d’autres institutions et les pratiques quotidiennes des familles ouvrières, qui pouvaient s’approprier, détourner ou transformer les prestations sociales. Fiat apparaît ainsi comme un observatoire privilégié de l’histoire sociale du capitalisme, où la gestion du welfare était indissociable du gouvernement du travail. Ses politiques ont contribué à la reproduction d’une main-d’œuvre stable et fidèle, promouvant un « ouvrier idéal Fiat » intégré dans la communauté d’entreprise et bénéficiant d’un statut de privilège relatif, tout en renforçant les inégalités et en limitant la solidarité de classe. Ce régime de welfare industriel a non seulement défini l’ordre interne de l’entreprise, mais il a également joué un rôle décisif dans la configuration plus large du système de protection sociale italien au XXe siècle
Mots Clés : Fiat, Politique sociale, Reproduction sociale, Corporatisme, Welfare, Paternalisme
Section CNU : 22–
Unité de Recherche : IDHES Institutions et Dynamiques Historiques de l'Economie et de la Société
Mme Laura CERASI , Professeur d’enseignement supérieur, CA Foscari Université de Florence de Venice
M. Ferruccio RICCIARDI, Chargé de Recherche -HDR CNRS
Mme Valentina FAVA, Professeur d’enseignement supérieur, CA Foscari Université de Florence de Venice
M. Gregorio SORGONÀ, Professeur d'enseignement supérieur, Scuolo Normale Supériore PISE
Mme Ilaria PAVAN, Professeur d'enseignement supérieur, Institut for advenced Study
M. Xavier VIGNA, Professeur des Universités, Université Paris Nanterre
Résumé :
Cette recherche analyse les origines, les formes et les transformations des politiques sociales mises en place par Fiat entre la fin de la Première Guerre mondiale et le début des années 1960, en s’appuyant sur l’idée de la grande entreprise comme un « État-providence en miniature ». Ces politiques couvraient la santé, l’éducation, le logement, l’assurance et l’assistance, et s’adressaient aux salariés ainsi qu’à leurs familles. L’étude se déploie sur deux niveaux étroitement liés : l’univers interne de l’entreprise et l’environnement social et politique plus large. À l’intérieur de l’usine, l’attention porte non seulement sur les dirigeants, employés, contremaîtres et ouvriers, mais aussi sur les nombreuses figures chargées du fonctionnement des institutions sociales d’entreprise – médecins, infirmières, assistantes sociales, prêtres et employés administratifs – mettant en évidence à la fois la division du travail reproductif et les pouvoirs discrétionnaires présents au sein du lieu de travail. À l’extérieur, l’étude examine les interactions entre le système de welfare de Fiat et l’État, les syndicats, les partis politiques et l’Église catholique, en explorant les logiques à l’origine des différents modèles d’assistance, ainsi que leurs conflits et convergences. En se concentrant sur les mécanismes du welfare industriel et sur la politique de reproduction sociale, l’analyse situe Fiat à la fois comme baromètre et comme exception dans le capitalisme italien. Elle montre comment l’entreprise a assumé une part importante des coûts de la reproduction sociale – soins de santé, garde d’enfants, logement, loisirs – en synchronisant de fait la vie familiale et les réseaux urbains avec les rythmes de la production de masse. Dans le même temps, elle souligne que ce projet n’a jamais été totalement cohérent ni incontesté : les logiques managériales ont constamment rencontré celles d’autres institutions et les pratiques quotidiennes des familles ouvrières, qui pouvaient s’approprier, détourner ou transformer les prestations sociales. Fiat apparaît ainsi comme un observatoire privilégié de l’histoire sociale du capitalisme, où la gestion du welfare était indissociable du gouvernement du travail. Ses politiques ont contribué à la reproduction d’une main-d’œuvre stable et fidèle, promouvant un « ouvrier idéal Fiat » intégré dans la communauté d’entreprise et bénéficiant d’un statut de privilège relatif, tout en renforçant les inégalités et en limitant la solidarité de classe. Ce régime de welfare industriel a non seulement défini l’ordre interne de l’entreprise, mais il a également joué un rôle décisif dans la configuration plus large du système de protection sociale italien au XXe siècle
Mots Clés : Fiat, Politique sociale, Reproduction sociale, Corporatisme, Welfare, Paternalisme
Mis à jour le 30 octobre 2025