Version française / Soutenances / Prochaines soutenances
- Soutenance de thèse/HDR,
ED 396 - Soutenance de M Valentin LAPRIE
Publié le 27 novembre 2020
–
Mis à jour le 6 janvier 2025
Efficacité Energétique et Innovation dans le Bâtiment : une exploration des insuffisances
Date(s)
le 10 janvier 2025
à 14h00
Lieu(x)
Bâtiment Maurice Allais (G)
Bâtiment G Maurice Allais - Salle G614B
M. Valentin LAPRIE, présente ses travaux en soutenance en vue de l'obtention du diplôme Doctorat Sciences Économiques
Section CNU : 05 - Sciences économique
Unité de Recherche : EconomiX
Directeur : M Marc BAUDRY, Professeur des Universités
codirectrice : Mme Béatrice BUMONT, Professeur des Universités
Membres du jury
Mme Béatrice DUMONT, Professeur des Universités, Université Sorbonne Paris Nord
M. Louis Gaétan GIRAUDET, Professeur des universités, Université d'Orléans
M. Van Phu NGUYEN, CNRS, Université Paris Nanterre
M Marc BAUDRY, Professeur des Universités, Université de Nanterre
M. Olivier BEAUMAIS, Professeur de Universités, Université Rouen Normandie
M. Jean Philippe NICOLAI, Institut National Polytechnique de Grenoble
Résumé :
La recherche a révélé un écart important entre la consommation d'énergie réelle et les économies projetées, également appelé « déficit d'efficacité énergétique ». Cet écart s'explique notamment par la prévalence de travaux de qualité médiocre lors des travaux d'amélioration de l'efficacité énergétique, ce qui se traduit par des niveaux d'efficacité inférieurs à ceux escomptés. Ces travaux de mauvaise qualité peuvent être involontaires, en raison d'un manque de formation et d'expertise, ou intentionnels lorsque les entrepreneurs profitent de propriétaires non informés en effectuant délibérément des travaux de mauvaise qualité - un phénomène connu sous le nom d'aléa moral. Dans notre premier chapitre, nous utilisons une base de données française de 1 460 audits après rénovation contenant des informations sur les défauts et les non-défauts. Grâce à une analyse économétrique, nous constatons que les défauts sont plus fréquents et plus graves dans les tâches difficiles à vérifier, en particulier dans les projets d'efficacité énergétique, ce qui confirme le rôle important de l'aléa moral. Les résultats appellent à mettre davantage l'accent sur le suivi et la vérification des travaux d'efficacité énergétique des bâtiments, voire à mettre en place des incitations - telles que des primes - pour les rénovations de haute qualité. Une autre explication de ce déficit est que les projections initiales supposaient une prise de décision rationnelle, mais que les propriétaires font souvent preuve d'un biais pour le présent - surévaluant les coûts immédiats par rapport aux économies futures - ce qui conduit à un sous-investissement dans l'efficacité énergétique. Dans notre deuxième chapitre, nous menons une expérience de choix en deux parties avec 3 163 propriétaires et utilisons des régressions logistiques à paramètres aléatoires pour identifier les facteurs d'actualisation implicites qu'ils appliquent lorsque leurs systèmes de chauffage actuels ont deux durées de vie restantes différentes. En comparant ces facteurs d'actualisation, nous constatons que 72 % des propriétaires présentent un biais pour le présent. Par rapport à un modèle sans incohérence temporelle, ce biais se traduit par 13 % d'investissements en moins. Pour atteindre des objectifs ambitieux tels que celui de l'Union européenne, qui consiste à construire 100 % de bâtiments à énergie quasi nulle d'ici 2050, les subventions devraient être ajustées pour tenir compte de ce biais temporel dans la prise de décision ou être complétées par des normes réglementaires et des mesures d'incitation. Les travaux de rénovation de faible qualité et les incohérences de temps, entre autres obstacles, entraînent une faible demande d'efficacité énergétique, ce qui entrave l'incitation à l'innovation à faible émission de carbone - un élément essentiel dans la lutte à long terme contre le changement climatique. Dans ce contexte, même des prix de l'énergie plus élevés pourraient ne pas suffire à stimuler la demande ou à induire des changements technologiques. Dans le troisième chapitre, nous utilisons un indice de qualité des brevets et un modèle de lag distribué polynomial pour démontrer que les innovations qualitatives à faible émission de carbone dans le secteur français du bâtiment ont été stimulées par des subventions et des réglementations strictes plutôt que par les prix de l'énergie. Cela suggère que les mesures politiques axées sur le soutien financier et les normes réglementaires peuvent être plus efficaces pour promouvoir l'efficacité énergétique et favoriser l'innovation que si l'on s'appuie uniquement sur les prix du carbone et de l'énergie.
Mots clés : Efficacité énergétique, Politique environnementale, Innovation, Economie Comportementale, défaillance, marché, Bâtiment
Section CNU : 05 - Sciences économique
Unité de Recherche : EconomiX
Directeur : M Marc BAUDRY, Professeur des Universités
codirectrice : Mme Béatrice BUMONT, Professeur des Universités
Membres du jury
Mme Béatrice DUMONT, Professeur des Universités, Université Sorbonne Paris Nord
M. Louis Gaétan GIRAUDET, Professeur des universités, Université d'Orléans
M. Van Phu NGUYEN, CNRS, Université Paris Nanterre
M Marc BAUDRY, Professeur des Universités, Université de Nanterre
M. Olivier BEAUMAIS, Professeur de Universités, Université Rouen Normandie
M. Jean Philippe NICOLAI, Institut National Polytechnique de Grenoble
Résumé :
La recherche a révélé un écart important entre la consommation d'énergie réelle et les économies projetées, également appelé « déficit d'efficacité énergétique ». Cet écart s'explique notamment par la prévalence de travaux de qualité médiocre lors des travaux d'amélioration de l'efficacité énergétique, ce qui se traduit par des niveaux d'efficacité inférieurs à ceux escomptés. Ces travaux de mauvaise qualité peuvent être involontaires, en raison d'un manque de formation et d'expertise, ou intentionnels lorsque les entrepreneurs profitent de propriétaires non informés en effectuant délibérément des travaux de mauvaise qualité - un phénomène connu sous le nom d'aléa moral. Dans notre premier chapitre, nous utilisons une base de données française de 1 460 audits après rénovation contenant des informations sur les défauts et les non-défauts. Grâce à une analyse économétrique, nous constatons que les défauts sont plus fréquents et plus graves dans les tâches difficiles à vérifier, en particulier dans les projets d'efficacité énergétique, ce qui confirme le rôle important de l'aléa moral. Les résultats appellent à mettre davantage l'accent sur le suivi et la vérification des travaux d'efficacité énergétique des bâtiments, voire à mettre en place des incitations - telles que des primes - pour les rénovations de haute qualité. Une autre explication de ce déficit est que les projections initiales supposaient une prise de décision rationnelle, mais que les propriétaires font souvent preuve d'un biais pour le présent - surévaluant les coûts immédiats par rapport aux économies futures - ce qui conduit à un sous-investissement dans l'efficacité énergétique. Dans notre deuxième chapitre, nous menons une expérience de choix en deux parties avec 3 163 propriétaires et utilisons des régressions logistiques à paramètres aléatoires pour identifier les facteurs d'actualisation implicites qu'ils appliquent lorsque leurs systèmes de chauffage actuels ont deux durées de vie restantes différentes. En comparant ces facteurs d'actualisation, nous constatons que 72 % des propriétaires présentent un biais pour le présent. Par rapport à un modèle sans incohérence temporelle, ce biais se traduit par 13 % d'investissements en moins. Pour atteindre des objectifs ambitieux tels que celui de l'Union européenne, qui consiste à construire 100 % de bâtiments à énergie quasi nulle d'ici 2050, les subventions devraient être ajustées pour tenir compte de ce biais temporel dans la prise de décision ou être complétées par des normes réglementaires et des mesures d'incitation. Les travaux de rénovation de faible qualité et les incohérences de temps, entre autres obstacles, entraînent une faible demande d'efficacité énergétique, ce qui entrave l'incitation à l'innovation à faible émission de carbone - un élément essentiel dans la lutte à long terme contre le changement climatique. Dans ce contexte, même des prix de l'énergie plus élevés pourraient ne pas suffire à stimuler la demande ou à induire des changements technologiques. Dans le troisième chapitre, nous utilisons un indice de qualité des brevets et un modèle de lag distribué polynomial pour démontrer que les innovations qualitatives à faible émission de carbone dans le secteur français du bâtiment ont été stimulées par des subventions et des réglementations strictes plutôt que par les prix de l'énergie. Cela suggère que les mesures politiques axées sur le soutien financier et les normes réglementaires peuvent être plus efficaces pour promouvoir l'efficacité énergétique et favoriser l'innovation que si l'on s'appuie uniquement sur les prix du carbone et de l'énergie.
Mots clés : Efficacité énergétique, Politique environnementale, Innovation, Economie Comportementale, défaillance, marché, Bâtiment
Mis à jour le 06 janvier 2025