Version française / Soutenances / Prochaines soutenances
- Soutenance de thèse/HDR,
- Recherche - EOS,
ED 396 - Soutenance de Mme ALICE SCHWENNINGER
Publié le 10 décembre 2021
–
Mis à jour le 17 novembre 2025
Des actifs aux passifs: trois essais sur les fonds d'investissement et les marchés de financement de court terme
Date(s)
le 24 novembre 2025
à 14h00
Lieu(x)
Bâtiment Pierre Grappin (B)
Bâtiment B - Pierre Grappin Salle B016 Pierre Ricoeur
Mme Alice SCHWENNINGER, présente ses travaux en soutenance en vue de l'obtention du diplôme Doctorat Sciences économiques
Section CNU : 05 – Sciences économiques
Unité de Recherche : EconomiX
Membre de jury
Mme Valérie MIGNON, Professeur des Universités, Université Paris Nanterre
Mme Anne Laure DELATTE, Directrice de recherche - Université Paris PSL
Mme Laetitia LEPETIT, Professeur des Université, Université de limoges
Mme Agnès BENASSY-QUERE , Professeur des Universités, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
M. Benoit NGUYEN, Docteur
M. Guillaume VUILLEMEY, Professeur Associée, HEC Paris
Résumé :
Les fonds d’investissement assurent deux fonctions principales dans le système financier : (i) ils favorisent la diversification financière en offrant aux ménages et aux investisseurs institutionnels un accès intermédié aux titres, et (ii) ils élargissent l’accès des entreprises au financement de marché, contribuant ainsi à la mutualisation des risques au sein du secteur financier. La croissance des encours sous gestion des fonds d'investissement s'est accompagnée d'une hausse de leurs interconnexions avec les marchés, marquée par une empreinte significative sur les titres de dette à court terme. Ces expositions constituent ainsi un canal de transmission des vulnérabilités des fonds aux marchés sous-jacents. Cette thèse de doctorat s’intéresse (i) aux déterminants des flux des fonds et (ii) à l’impact des fragilités des fonds sur les marchés de financement de court terme. Le premier chapitre documente l’importance de la composition de la base d’investisseurs pour la stabilité des fonds ouverts, notamment obligataires. En exploitant la variation de la composition sectorielle du passif entre les parts d'un même fonds, les résultats soulignent que celles principalement détenues par des ménages agissent comme des stabilisateurs en bénéficiant d'une hausse de leurs flux nets, tandis que les parts détenues principalement par d’autres fonds subissent une baisse de leurs flux, en période de stress. Au niveau du fonds, la diversification sectorielle de la base d'investisseurs réduit significativement la volatilité des flux, en particulier pour les fonds de plus petite taille. De plus, l’impact sectoriel entre ménages et fonds disparaît lorsque le fonds bénéficie d'une base d’investisseurs plus diversifiée. Le second chapitre porte sur les marchés de financement à court terme, documentant le rachat par les banques de leurs propres commercial papers en période de stress, fournissant ainsi directement de la liquidité aux fonds monétaires détenant leurs titres. Les résultats établissent un lien causal entre les sorties de flux des fonds monétaires et les décisions de rachat des banques. Ce chapitre explore également les incitations des banques à effectuer ces rachats, en étudiant l'appartenance commune à un groupe bancaire, la liquidité du titre, et les relations pré-existantes entre émetteurs et investisseurs. En documentant ce rôle de fournisseur de liquidité, le chapitre contribue à la compréhension de la transmission du stress subi par les fonds monétaires au marché des commercial papers. Le troisième chapitre porte également sur le marché des commercial papers, mais se concentre sur le segment des sociétés non-financières. L'analyse porte sur l'impact du PEPP de l’Eurosystème, via lequel les premiers achats de commercial papers ont été réalisés en zone euro suite au choc du Covid-19. Grâce à une approche en double-différences, nous constatons que si le programme a eu un impact limité sur le volume global des émissions, il a significativement influencé la composition et les conditions de financement de la dette nouvellement émise. Les entreprises éligibles ont accru leurs émissions de titres répondant aux critères du programme et ont significativement allongé les maturités, réduisant ainsi les risques de refinancement. Les conditions de financement se sont également assouplies, en particulier sur le segment des maturités courtes, le plus affecté durant la crise. Le chapitre documente également l'importance de la base d'investisseurs des émetteurs : l’effet sur la maturité est plus contenu pour les émetteurs ayant une base d’investisseurs majoritairement composée de fonds monétaires avant la crise.
Mots clés : Marchés monétaires, Risque de liquidité, Politique monétaire, Fonds d'investissement, Intermédiation financière,
Section CNU : 05 – Sciences économiques
Unité de Recherche : EconomiX
Membre de jury
Mme Valérie MIGNON, Professeur des Universités, Université Paris Nanterre
Mme Anne Laure DELATTE, Directrice de recherche - Université Paris PSL
Mme Laetitia LEPETIT, Professeur des Université, Université de limoges
Mme Agnès BENASSY-QUERE , Professeur des Universités, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
M. Benoit NGUYEN, Docteur
M. Guillaume VUILLEMEY, Professeur Associée, HEC Paris
Résumé :
Les fonds d’investissement assurent deux fonctions principales dans le système financier : (i) ils favorisent la diversification financière en offrant aux ménages et aux investisseurs institutionnels un accès intermédié aux titres, et (ii) ils élargissent l’accès des entreprises au financement de marché, contribuant ainsi à la mutualisation des risques au sein du secteur financier. La croissance des encours sous gestion des fonds d'investissement s'est accompagnée d'une hausse de leurs interconnexions avec les marchés, marquée par une empreinte significative sur les titres de dette à court terme. Ces expositions constituent ainsi un canal de transmission des vulnérabilités des fonds aux marchés sous-jacents. Cette thèse de doctorat s’intéresse (i) aux déterminants des flux des fonds et (ii) à l’impact des fragilités des fonds sur les marchés de financement de court terme. Le premier chapitre documente l’importance de la composition de la base d’investisseurs pour la stabilité des fonds ouverts, notamment obligataires. En exploitant la variation de la composition sectorielle du passif entre les parts d'un même fonds, les résultats soulignent que celles principalement détenues par des ménages agissent comme des stabilisateurs en bénéficiant d'une hausse de leurs flux nets, tandis que les parts détenues principalement par d’autres fonds subissent une baisse de leurs flux, en période de stress. Au niveau du fonds, la diversification sectorielle de la base d'investisseurs réduit significativement la volatilité des flux, en particulier pour les fonds de plus petite taille. De plus, l’impact sectoriel entre ménages et fonds disparaît lorsque le fonds bénéficie d'une base d’investisseurs plus diversifiée. Le second chapitre porte sur les marchés de financement à court terme, documentant le rachat par les banques de leurs propres commercial papers en période de stress, fournissant ainsi directement de la liquidité aux fonds monétaires détenant leurs titres. Les résultats établissent un lien causal entre les sorties de flux des fonds monétaires et les décisions de rachat des banques. Ce chapitre explore également les incitations des banques à effectuer ces rachats, en étudiant l'appartenance commune à un groupe bancaire, la liquidité du titre, et les relations pré-existantes entre émetteurs et investisseurs. En documentant ce rôle de fournisseur de liquidité, le chapitre contribue à la compréhension de la transmission du stress subi par les fonds monétaires au marché des commercial papers. Le troisième chapitre porte également sur le marché des commercial papers, mais se concentre sur le segment des sociétés non-financières. L'analyse porte sur l'impact du PEPP de l’Eurosystème, via lequel les premiers achats de commercial papers ont été réalisés en zone euro suite au choc du Covid-19. Grâce à une approche en double-différences, nous constatons que si le programme a eu un impact limité sur le volume global des émissions, il a significativement influencé la composition et les conditions de financement de la dette nouvellement émise. Les entreprises éligibles ont accru leurs émissions de titres répondant aux critères du programme et ont significativement allongé les maturités, réduisant ainsi les risques de refinancement. Les conditions de financement se sont également assouplies, en particulier sur le segment des maturités courtes, le plus affecté durant la crise. Le chapitre documente également l'importance de la base d'investisseurs des émetteurs : l’effet sur la maturité est plus contenu pour les émetteurs ayant une base d’investisseurs majoritairement composée de fonds monétaires avant la crise.
Mots clés : Marchés monétaires, Risque de liquidité, Politique monétaire, Fonds d'investissement, Intermédiation financière,
Mis à jour le 17 novembre 2025